Pourquoi les habitants d'Almere mènent un combat juridique pour leurs anciennes promesses
Almere, vrijdag, 14 november 2025.
Les habitants de l’Esplanade à Almere mènent un long combat juridique contre la commune, car leurs promesses d’implanter 300 appartements de luxe en 2018 ont été remplacées par un campus de l’université de Windesheim. Le fait le plus choquant ? En 2021, le projet a été entièrement repensé sans transparence, alors que la commune affirme que l’ajustement de la permis de construire était conforme à la loi. Les habitants se sentent trahis et poursuivent leur action jusqu’à la décision du 27 décembre, malgré une série de refus d’information et des soupçons de manipulation. Ce conflit met en lumière l’importance cruciale de la communication ouverte dans la planification urbaine — notamment lorsque la confiance entre citoyens et autorités a été rompue.
Les origines du conflit : des promesses de 2018 et un brusque revirement en 2021
Le conflit juridique entre les habitants de l’Esplanade et la commune d’Almere trouve ses racines dans une promesse faite en 2018, lorsque la commune s’est engagée à construire trois cents appartements de luxe sur le terrain de stationnement situé face à l’Esplanade [1]. Selon Co Pieters, membre du collectif des habitants, ce projet était un « beau plan soutenu par tous » [1]. L’attente était que ce projet renforce le besoin de logements dans le centre d’Almere et améliore la qualité de vie dans le quartier. Mais en 2021, cette perspective a été brutalement annulée : la commune a présenté un projet entièrement nouveau — un campus universitaire de l’Université de Windesheim comprenant des logements étudiants — sans communication préalable transparente ni consultation des habitants [1]. Ce changement soudain, sans éclaircissements ni débat urbain, a plongé les habitants dans la confusion et l’incertitude. Le sentiment d’une relation de confiance rompue est devenu depuis le fondement de leur protestation [1].
Fondement juridique de l’ajustement : validité légale contre rupture de confiance
La cour administrative de Lelystad a tenu une audience en matière de gouvernement local jeudi sur la validité juridique de l’ajustement du permis de construire pour le campus de l’Université de Windesheim [1]. Les habitants contestent que cette modification était légalement autorisée, car selon eux les nouveaux plans sortent du cadre du plan d’aménagement et n’ont pas bénéficié de transparence ni de débat public [1]. La commune affirme toutefois que l’ajustement était conforme à la loi, malgré les refus d’information via la loi sur l’ouverture des documents publics (Woo) [1]. Les habitants ont déposé des dizaines de demandes sous la Woo, mais n’ont reçu aucun rapport des commissions d’opposition, ce qui les empêche d’avoir une vision claire du processus d’ajustement [1]. Ce manque de transparence renforce leur sentiment d’être manipulés et trahis [1]. La décision concernant l’ajustement du permis est prévue pour le 27 décembre 2025 [1].
La perte de transparence : les habitants désemparés, la commune en position défensive
Depuis 2021, les habitants sont en retrait. Ils décrivent l’attitude de la commune comme incommunicative et déniant toute responsabilité [1]. John Kraak, un habitant, déclare avoir un « mauvais pressentiment » quant à la manière dont la commune traite les citoyens et affirme qu’il y a eu « des mensonges et de la tromperie » [1]. Son groupe est censé être impliqué dans un processus de médiation, mais ne connaît aucun détail à ce sujet [1]. Ce manque de communication et de responsabilité met les habitants sous pression et renforce leur détermination à poursuivre leur combat jusqu’au bout [1]. Selon les habitants, la commune « s’enfonce de plus en plus » [1]. Au lieu de proposer des solutions, le processus semble subordonné au maintien de sa propre politique. Les habitants souhaitent revenir au plan initial de 2018, avec trois cents appartements de luxe, et non pas à un campus de logements étudiants [1].
Une approche opposée dans le quartier Kruidenwijk : les habitants comme partenaires de construction
Tandis que le climat de confiance est rompu à l’Esplanade, le quartier Kruidenwijk à Almere montre une direction radicalement différente. En 2025, un projet pilote intitulé « Construire par le quartier » a été présenté, dans lequel les habitants organisent eux-mêmes le processus participatif pour la construction de sept logements sur une zone verte [2]. Cette approche, soutenue par une supervision communale, repose sur un principe de type « oui, à condition que » plutôt que « non, sauf si » [2]. La commune d’Almere a développé ce projet en collaboration avec les habitants et des conseillers juridiques, en veillant à une sélection objective, vérifiable et raisonnable des participants, conformément à l’arrêt Didam selon une évaluation juridique [2]. Le résultat a été une large majorité au conseil municipal, un soutien total, aucune contestation prévue et un démarrage des travaux attendu en 2026 [2]. Ce contraste illustre comment un processus ouvert, participatif et transparent peut restaurer la confiance des habitants et permettre la réalisation de nouveaux logements sans recourir à des conflits judiciaires [2].
Les principes municipaux et publics : une nouvelle vision de la planification spatiale
Le gouvernement national insiste sur l’importance d’ajuster les règles de construction en mettant l’accent sur la participation citoyenne et une répartition équilibrée des fonctions aux lieux (EFTAL), essentielle pour l’avenir de la planification urbaine [2]. La commissaire gouvernementale Kars de Graaf souligne que le passage de « non, sauf si » à « oui, à condition que » depuis le 1er janvier 2024 constitue la base de la nouvelle Loi sur l’environnement [2]. Cela ouvre davantage de place aux initiatives venues du bas, telles que « Construire par le quartier » [2]. Hans Broere du ministère de l’Économie, des Ressources et de l’Environnement explique que de tels projets aident les citoyens ayant peu de chances sur le marché immobilier à avancer, tout en renforçant les liens entre les personnes et leur lieu de vie [2]. À cet égard, l’approche adoptée à l’Esplanade — marquée par un manque de transparence et de participation — semble être en contradiction avec la politique globale [2].
Orientations futures : démarrage des travaux en 2026 et le risque d’un manque de confiance
La construction des sept logements dans le quartier Kruidenwijk est prévue pour 2026, après l’adoption par le conseil municipal de la modification du plan d’aménagement en 2025 [2]. La préparation du projet s’est déroulée rapidement : les habitants ont conçu eux-mêmes les plans des logements et un cahier des charges foncier a été établi comme cadre réglementaire de construction [2]. Ce processus, qui a duré moins de quatre ans, constitue un exemple de la manière dont les habitants peuvent devenir des partenaires actifs dans le développement urbain [2]. À l’inverse, le conflit à l’Esplanade reste sans solution, avec une décision prévue le 27 décembre [1]. Si la cour annule l’ajustement du permis, la commune sera contrainte de revenir au projet de 2018 — ou de négocier à nouveau avec les habitants [1]. La probabilité d’une telle décision reste incertaine, mais les dégâts sur la confiance sont déjà visibles [1].