Pourquoi WhatsApp ne permet désormais que l'IA de Meta : l'UE examine la situation
Brussel, vrijdag, 5 december 2025.
À partir du 15 janvier, WhatsApp ne permet plus aux bots d’IA externes d’être utilisés, tandis que l’assistant IA de Meta fonctionne librement. Cette décision inquiète la Commission européenne, qui y voit une forme d’abus de position dominante, empêchant la concurrence sur une plateforme majeure. Ce qui frappe le plus ? Une service d’IA comptant près de 50 millions d’utilisateurs, comme ChatGPT, disparaît de WhatsApp, alors que l’alternative de Meta reste pleinement disponible. La Commission enquête sur la conformité de cette mesure aux règles européennes de concurrence. Le résultat pourrait déterminer l’avenir de l’IA sur les plateformes numériques en Europe.
La disparition des bots d’IA externes : un moment critique pour la concurrence numérique
À partir du 15 janvier 2026, il devient presque impossible pour les entreprises d’IA externes de proposer leurs services via WhatsApp aux utilisateurs en Europe. Les nouvelles règles de Meta, la société mère de WhatsApp, interdisent l’utilisation de l’API Business pour les chatbots d’IA de concurrents, tandis que l’assistant IA de Meta, Meta AI, continue de fonctionner sans restriction [1][3][5][6]. Cela a des conséquences immédiates pour les utilisateurs qui avaient auparavant accès à des outils comme ChatGPT via WhatsApp, dont environ cinquante millions d’utilisateurs se servaient [3]. La Commission européenne estime que cette politique pourrait entraver la compétitivité d’autres fournisseurs d’IA et craint que Meta ne profite de sa position dominante sur le marché numérique pour exclure des concurrents innovants [1][3][5][6]. Elle a donc lancé une enquête antitrust pour évaluer si cette mesure contrevient aux règles de concurrence européennes. L’enquête porte sur la question de savoir si l’interdiction des bots externes crée un avantage injuste pour le service d’IA de Meta, tout en excluant les concurrents d’une plateforme où des millions d’utilisateurs sont actifs [1][5][6].
La défense de Meta : des systèmes sous pression, mais la concurrence reste ouverte
Meta justifie sa politique en soulignant que l’utilisation de chatbots d’IA via l’API Business WhatsApp impose une lourde charge aux systèmes qui n’ont pas été conçus pour ce type de charge [1][3][5][6]. Selon un porte-parole de WhatsApp, l’infrastructure technologique de WhatsApp n’est pas conçue pour gérer le volume d’interactions basées sur l’IA, ce qui pose des risques pour la stabilité et la sécurité du service [1][3][5][6]. L’entreprise affirme que le marché de l’IA est globalement très concurrentiel, et que les utilisateurs peuvent toujours accéder à leurs services préférés via d’autres canaux, tels que des applications, des moteurs de recherche, des services de messagerie ou des systèmes d’exploitation [1][3][5][6]. Ces déclarations sont partagées dans plusieurs sources, notamment des déclarations à Reuters et au Financial Times, où Meta insiste sur le fait qu’elle ne crée pas d’accès exclusif, mais simplement une limite technique [1][3][5][6]. Toutefois, la Commission rappelle que la plateforme joue un rôle fondamental dans la communication numérique de millions de personnes, et que l’exclusion d’un accès à WhatsApp, l’un des services de messagerie les plus utilisés en Europe, constitue une entrave essentielle à la concurrence [1][3][5][6].
Le rôle de la Commission européenne : des inquiétudes face à l’abus de pouvoir à l’ère de l’IA
La commissaire européenne Teresa Ribera, chargée de la concurrence au sein de la Commission européenne, a clairement indiqué que l’UE doit agir activement pour empêcher les grands acteurs numériques dominants d’abuser de leur position afin d’éliminer les concurrents innovants [1][3][5][6]. La Commission souligne que les marchés de l’IA en Europe et ailleurs connaissent une croissance rapide, et que tous les citoyens et entreprises doivent pouvoir profiter de cette révolution technologique [1][3][5][6]. L’enquête est une réponse directe au changement de politique de Meta, qui limite à partir du 15 janvier 2026 l’accès à l’API Business pour les services d’IA, tout en laissant son propre service d’IA disponible sans restriction [1][3][5][6]. La Commission a suggéré que cette politique pourrait entraîner des dégâts irréversibles pour la concurrence dans le secteur de l’IA, et qu’une intervention rapide est nécessaire pour y remédier [1][3][5][6]. L’enquête relève des règles existantes de concurrence de l’UE et n’est pas liée à la législation plus récente sur les services numériques (DSA), bien que celle-ci ait également donné lieu à plusieurs enquêtes contre Meta [5][6].
Une perspective internationale : les autorités italiennes et les tensions géopolitiques
Les inquiétudes de la Commission européenne ne sont pas uniquement internes à l’UE. Depuis juillet 2025, une enquête antitrust parallèle est menée à Rome, où les autorités italiennes accusent Meta d’avoir abusé de sa position dominante en intégrant des fonctionnalités d’IA dans WhatsApp sans le consentement des utilisateurs [1][6]. Les autorités italiennes craignent que les nouvelles conditions, entrant en vigueur le 15 janvier 2026, restreignent la production, l’accès au marché et le développement technique des services de chatbot d’IA en Europe [1][6]. Ces préoccupations ne se limitent pas à l’Europe : le gouvernement américain, dirigé par l’ancien président Donald Trump, a lancé en août 2025 des menaces de sanctions économiques contre des fonctionnaires européens appliquant la politique technologique de l’UE, ce qui augmente la pression politique sur la Commission [1][6]. Le résultat de cette enquête pourrait donc aller au-delà d’une simple décision concernant un seul service d’IA, devenant un symbole de l’avenir de la souveraineté numérique en Europe et de l’équilibre entre innovation technologique et contrôle du marché [1][3][5][6].