Comment l'IA trouble maintenant les assureurs
Amsterdam, zaterdag, 22 november 2025.
En 2024, près de 9 000 cas de fraude d’assurance ont été recensés — un chiffre plus élevé que jamais, notamment grâce à l’essor de l’intelligence artificielle. La tendance la plus remarquable ? Les criminels utilisent l’IA pour créer des factures falsifiées convaincantes et des photos de dommages manipulées, parfois même avec des messages audio qui semblent émaner de dirigeants réels. Qu’a révélé le Syndicat des Assureurs ? La technologie qui rend la fraude possible est également mise à profit pour la démasquer. La bataille n’est pas seulement technologique, mais aussi une course à la vitesse et à la collaboration. Et les conséquences sur votre prime ? Elles sont plus importantes que vous ne le pensez.
L’essor de l’IA dans la fraude d’assurance : des factures falsifiées aux voix en deepfake
En 2024, près de 9 000 cas de fraude d’assurance ont été confirmés, une augmentation de plus de mille affaires par rapport à 2023 [1][2][3]. L’essor de l’intelligence artificielle (IA) est cité comme un facteur clé de cette hausse [1][4][5]. Les criminels utilisent l’IA pour générer des factures falsifiées convaincantes, comme une facture pour une paire de lunettes de soleil Cartier créée via l’IA [2]. De plus, les photos de dommages automobiles sont manipulées ou entièrement générées par IA, ce qui rend les réclamations plus crédibles [2]. Par ailleurs, des messages audio générés par IA ont été utilisés pour tromper les employés d’assurance, la voix prétendant être celle d’un membre de la direction, avec une tonalité convaincante [2]. Les assureurs soupçonnent que ces formes de fraude se répandent grâce à la disponibilité d’outils d’IA avancés, permettant de produire rapidement des documents et des contenus audio de qualité professionnelle [5]. Le Syndicat des Assureurs n’a pas fourni de détails supplémentaires sur les techniques spécifiques ou le nombre de cas par type, car il ne souhaite pas « donner de conseils aux criminels potentiels » [2].
Les contre-mesures : comment les assureurs utilisent l’IA pour détecter la fraude
Alors que les criminels utilisent l’IA pour commettre des fraudes, les assureurs adoptent de plus en plus l’IA pour détecter ces mêmes fraudes [1][2][5]. Des algorithmes avancés sont utilisés pour repérer des comportements anormaux, comme une augmentation soudaine de réclamations reçues en peu de temps, ou des comportements inhabituels dans les processus de demande numériques [2]. Les assureurs utilisent également l’IA pour identifier les deepfakes et les manipulations dans les images ou les enregistrements audio [2]. Une stratégie clé consiste à demander plusieurs photos du dommage pris sous différents angles — une tâche encore difficile pour l’IA à reproduire de manière cohérente et crédible [2]. En outre, les assureurs développent une approche plus intégrée : ils partagent de plus en plus d’informations sur les schémas dangereux et les fraudeurs identifiés, réduisant ainsi les chances de succès de fraude auprès de plusieurs assureurs [1][4][5]. Cette collaboration s’opère notamment via le Registre Externe de Référencement (EVR), où 3 567 cas de fraude ont été enregistrés en 2024 [1][3][4][5].
Le risque de fraude liée aux cybermenaces et le rôle de la collaboration
Selon le directeur général Richard Weurding du Syndicat des Assureurs, de nombreuses menaces de fraude modernes sont liées au cyberespace et deviennent de plus en plus sophistiquées [1][4][5]. La combinaison de l’IA et de la criminalité informatique constitue un risque croissant, où les fraudeurs tentent de voler des données internes des assureurs par des communications trompeuses, telles que des e-mails ou des appels téléphoniques qui semblent provenir de dirigeants [2]. Pour faire face à ces menaces, la collaboration est essentielle. Le Centre de Lutte contre la Criminalité en Assurance (CBV) a transmis 258 avis sur des incidents cyber en 2024, traité 3 138 signalements d’incidents et traité 2 033 questions provenant d’assureurs et du système judiciaire [1][5]. Le CBV a également reçu 96 signalements anonymes de citoyens ayant des soupçons de fraude [1][5]. L’échange d’informations permet aux assureurs de réagir rapidement aux nouvelles formes de fraude et d’éviter que les criminels n’utilisent les mêmes stratagèmes auprès de plusieurs compagnies [1][4][5].
Impact sur les primes et la confiance dans le système
L’augmentation de la fraude a des conséquences directes sur les primes que les consommateurs paient. Grâce à la détection de 9 070 cas de fraude en 2024, un montant de 95,6 millions d’euros a été économisé, soit près de 10 millions d’euros de plus qu’en 2023 [1][2][3][5]. Bien que ce chiffre représente une économie financière considérable pour le secteur, il témoigne également de l’ampleur des pertes causées par les réclamations non autorisées [1][5]. Selon le Syndicat, il est crucial de combattre la fraude afin d’éviter que « les clients de bonne foi ne paient pas de primes excessives » [1][4][5]. Les assureurs prennent des mesures strictes lorsqu’une fraude est confirmée, comme le rejet des réclamations, la résiliation des contrats, le recouvrement des frais d’enquête et la dénonciation auprès de la police [1][2][3][5]. En 2024, 3 567 fraudeurs ont été inscrits dans le système commun de signalements, l’EVR, ce qui limite considérablement leur accès à une assurance à l’avenir [1][3][5].
Le nouveau défi : le « pressentiment humain » comme première ligne de défense
Malgré les progrès technologiques, le Syndicat des Assureurs insiste sur le fait que le « pressentiment humain » ne peut pas être remplacé par des outils techniques [2]. Les employés sont encouragés à rester vigilants : ils doivent être attentifs aux signes inhabituels, comme une communication atypique ou des détails incongrus dans une réclamation [2]. L’organisation met en garde en indiquant que tout employé d’une compagnie d’assurance peut, à tout moment, être confronté à « des tentatives sophistiquées de mauvais acteurs via le courrier électronique, les applications ou les appels téléphoniques individuels » [2]. La nouvelle vision stratégique « Résilient et Vigilant », lancée en novembre 2024, souligne la nécessité d’innovation et de sensibilisation au sein du secteur, notamment à la lumière de l’essor de l’IA [5]. Les assureurs continuent d’investir à la fois dans la technologie et dans les compétences humaines pour mener la lutte contre la fraude de manière durable [1][2][5].