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L'Erasmus MC lance un laboratoire éthique pour une IA responsable dans les soins de santé

L'Erasmus MC lance un laboratoire éthique pour une IA responsable dans les soins de santé
2025-08-15 voorlichting

rotterdam, vrijdag, 15 augustus 2025.
L’Erasmus MC a lancé un laboratoire éthique visant à rendre le développement et l’application de l’IA dans le secteur de la santé responsables. L’accent du laboratoire est mis sur la recherche et l’accompagnement des implications éthiques de l’IA, un sujet urgent compte tenu de l’utilisation croissante de cette technologie dans le domaine médical. Les médecins intensivistes Michel van Genderen et Diederik Gommers dirigent cette initiative, qui vise à créer des lignes directrices et des normes claires pour une utilisation responsable de l’IA dans les soins de santé.

Une nécessité urgente

L’émergence de l’IA dans les soins de santé apporte à la fois des opportunités et des défis. Bien que l’IA puisse améliorer le diagnostic et le traitement des patients, il y a également des questions éthiques sérieuses qui doivent être résolues. Michel van Genderen, médecin intensiviste et innovateur, souligne que la nécessité de lignes directrices et de normes claires est indéniable. « Peut-on se permettre d’ignorer des techniques qui peuvent signifier tant ? Je ne le pense pas », affirme Van Genderen [1]. Le laboratoire éthique travaillera donc à établir une base solide en vérifiant les données, en les stockant correctement et en s’assurant que le modèle ne génère pas d’informations erronées et soit équitable [1].

Collaboration et innovation

Le laboratoire éthique est une collaboration entre l’Erasmus MC, la TU Delft et l’Université d’Erasmus, avec le soutien de l’entreprise de logiciels SAS. Cette équipe multidisciplinaire composée d’infirmières, de médecins, de scientifiques des données et d’éthiciens travaille ensemble sur des applications responsables de l’IA dans les soins de santé. La TU Delft a été nommée conseillère officielle de l’Organisation mondiale de la santé en matière d’IA dans les soins de santé au début de 2025, ce qui renforce la légitimité et l’expertise du projet [1].

Applications pratiques

L’un des premiers projets du laboratoire éthique est l’étude de l’utilisation de lunettes de réalité virtuelle dans le traitement des troubles de stress et de traumatisme après une hospitalisation en unité de soins intensifs. Van Genderen a lancé cette recherche en 2018 et croit que l’IA transformera profondément le domaine, avec des applications telles que la synthèse des conversations familiales, la prédiction des complications et l’orientation des traitements [1]. Le laboratoire travaillera également à l’implémentation de modèles d’IA dans la pratique clinique, un processus qui s’essouffle souvent à l’étape de prototype. Moins de deux pour cent des modèles d’IA sont effectivement utilisés dans la pratique clinique, beaucoup restant bloqués à l’étape de prototype [1].

Défis éthiques

L’un des plus grands défis de l’implémentation de l’IA dans les soins de santé est d’éviter les préjugés et les pratiques non éthiques. Van Genderen explique : « Si nous construisons des modèles d’IA sur la base de trente ans de données, nous retrouverons ces préjugés. » Le laboratoire éthique travaille donc à des méthodes de vérification et de raffinement des données afin que les applications d’IA soient justes et fiables [1].

Perspective future

En 2024, l’Erasmus MC AI Accelerator a été créé pour rassembler toutes les connaissances acquises dans ce domaine. Cette initiative soutient le développement et l’implémentation d’applications d’IA dans les soins de santé, avec une forte emphase sur l’éthique et la responsabilité [1]. Le laboratoire éthique fera également partie de plus grandes initiatives, comme le projet européen Bigpicture de 70 millions d’euros, où l’Erasmus MC joue un rôle de premier plan dans le développement de la plus grande base de données publique d’images de pathologie numérique au monde [4].

Sources