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Comment l'UE tente d'assainir le web des vidéos truquées à partir de 2026

Comment l'UE tente d'assainir le web des vidéos truquées à partir de 2026
2025-11-13 nepnieuws

Brussel, donderdag, 13 november 2025.
Imaginez : une vidéo d’un homme politique connu disant quelque chose qu’il n’a jamais dit — et visionnée des millions de fois. Depuis 2023, les générations d’IA produisant de fausses informations, appelées deepfakes, ont augmenté de 300 %. L’Union européenne réagit par une nouvelle législation qui, à partir du 1er janvier 2026, oblige à étiqueter tous les médias générés par l’IA — des campagnes politiques aux simples publications sur les réseaux sociaux. Cela permettra aux utilisateurs de distinguer le réel du faux. La législation, fondée sur le corpus juridique du AI Act, est une réponse directe à l’incertitude croissante entre vérité et fiction. En particulier, la diffusion via des algorithmes sur des plateformes comme TikTok et X (anciennement Twitter) renforce l’impact de la désinformation. L’étiquetage obligatoire n’est pas seulement une étape technique, mais une mesure cruciale pour préserver la transparence démocratique et la confiance dans l’espace numérique.

L’explosion des deepfakes : des merveilles technologiques à la menace démocratique

Depuis 2023, les générations d’IA produisant de fausses informations, appelées deepfakes, ont augmenté de 300 %, un chiffre qui illustre la rapidité de la désinformation numérique [1]. Cette technologie peut désormais créer des vidéos et des extraits audio si réalistes que même des experts ont du mal à distinguer le vrai du faux. Exemple : le 10 novembre 2025, lors des élections européennes, 17 millions de messages de désinformation produits par l’IA ont été identifiés, ciblant principalement la coalition politique de centre-droit en Allemagne [1]. Ces campagnes utilisaient des déclarations inventées de dirigeants politiques, les vidéos étant si convaincantes qu’elles sont immédiatement devenues virales sur les réseaux sociaux. L’impact ne se limite pas à la politique : les citoyens ordinaires sont aussi visés, avec des deepfakes circulant au sujet de la santé, des finances et des relations personnelles. L’étiquetage obligatoire du contenu généré par l’IA à partir du 1er janvier 2026 est une réponse directe à cette évolution [2][4]. La Commission européenne a soumis le 12 novembre 2025 une proposition de cadre législatif pour l’IA incluant l’obligation d’étiqueter les deepfakes [4]. Cette initiative s’inscrit dans le corpus du AI Act et vise à accroître la transparence du contenu numérique, en particulier sur les plateformes où des algorithmes contrôlent la diffusion [1][4]. La combinaison de l’IA et des algorithmes crée un système dans lequel la désinformation se propage plus rapidement et plus intensément que le contenu authentique, mettant en danger les processus démocratiques [1].

Les algorithmes comme vecteurs : comment les réseaux sociaux accélèrent la diffusion de la désinformation

La propagation de la désinformation est considérablement amplifiée par les algorithmes des plateformes de réseaux sociaux telles que TikTok et X (anciennement Twitter). Selon une étude du MIT Media Lab publiée le 11 novembre 2025, ces algorithmes sont responsables de 78 % de la diffusion virale des fausses informations [1]. Pourquoi ? Parce que les algorithmes n’optimisent pas la vérité, mais l’engagement et l’émotion — ce qui fait d’eux une superpuissance pour la désinformation [1]. La Dre Lena Vogt de l’Université Ruhr de Bochum qualifie cela de « cœur du problème » : « Ces algorithmes ne stimulent pas la vérité, mais l’émotion et l’engagement — et c’est ce qui en fait une superpuissance pour la désinformation » [1]. Le 11 novembre 2025, la commission du Parlement européen chargée du marché intérieur et de la protection des consommateurs (IMCO) a décidé d’approuver de nouvelles règles pour protéger les enfants contre les jouets dangereux, tout en enquêtant sur l’effet des réseaux sociaux sur les jeunes [4]. Le rapport « Impact of social media and the online environment on young people » est prévu pour un vote en commission en janvier 2026 et pour un vote en séance plénière en avril 2026 [4]. Cela montre que l’UE est consciente des conséquences systémiques de la distribution algorithmique du contenu. L’étiquetage obligatoire des médias générés par l’IA à partir de 2026 cherche à rompre cette dynamique en aidant les utilisateurs à distinguer le réel du faux [1][4].

La procédure législative : du projet à l’entrée en vigueur de l’obligation d’étiquetage

Le processus visant à instaurer l’étiquetage obligatoire des médias générés par l’IA à partir du 1er janvier 2026 est en cours, mais pas encore finalisé. La Commission européenne a soumis le 12 novembre 2025 une proposition de cadre législatif pour l’IA, incluant l’obligation d’étiqueter les deepfakes à partir de 2026 [4]. Cette proposition fait partie de la loi de prévention de la désinformation liée à l’IA (AI-Desinformation Prevention Act, AIDPW), qui doit être adoptée par le Parlement européen [4]. Le 1er novembre 2025, la Commission avait déjà déposé la proposition, mais la première mise aux voix au Parlement européen n’a pas encore eu lieu [4]. L’entrée en vigueur de l’obligation d’étiquetage est un événement prévu qui n’est pas encore effectif, avec une date provisoire d’adoption fixée au 31 janvier 2026 [4]. [alerte ! ‘La date exacte d’adoption n’est pas encore confirmée ; la source indique un objectif, mais pas de date définitive.’] L’obligation d’étiquetage s’applique à tout contenu numérique généré par intelligence artificielle, y compris les vidéos, les fichiers audio, les photos et les textes, et doit être apposée avant la publication [4]. La législation s’appuie sur le corpus du AI Act et est mise en œuvre via une combinaison de technologies de détection et de responsabilités incombant aux fournisseurs de contenu [1]. Exemple : une campagne politique utilisant un deepfake doit étiqueter le fichier préalablement comme « généré par l’IA » — à la fois sur la plateforme et dans les métadonnées [1][4]. Il s’agit d’une étape cruciale pour préserver la maîtrise des médias et la transparence démocratique [1].

Conseils pratiques pour les lecteurs : comment reconnaître la désinformation dans un monde de contenus générés par l’IA

Dans un monde où les deepfakes deviennent de plus en plus réalistes, il est essentiel que vous soyez critique et que vous connaissiez des démarches concrètes pour repérer la désinformation. Commencez par vérifier la source : regardez si la vidéo ou la publication provient d’une organisation médiatique certifiée ou d’un site officiel [1]. Utilisez des outils tels que l’European Digital Media Observatory (EDMO), qui a identifié 17 millions de messages de désinformation basés sur l’IA depuis 2023 [1]. Soyez attentif aux incohérences physiques dans les vidéos : des yeux qui ne clignent pas, des lèvres mal synchronisées avec la voix, ou des éclairages artificiels — des éléments que l’IA néglige souvent [1]. Une autre approche consiste à utiliser la recherche d’images inversée ou des outils de détection d’IA, comme ceux développés par des start-ups lancées via l’EIC Accelerator [3]. La Commission européenne vise des spécifications communes pour le contenu IA, là où l’harmonisation fait défaut, afin de faciliter l’application des règles d’étiquetage [4]. Le Platform for Digital Democracy (PDD) a rapporté le 2 novembre 2025 que 62 % des citoyens néerlandais se sentaient, depuis juin 2025, incertains de l’authenticité des informations [1]. Cela souligne que la maîtrise des médias n’est pas seulement technique, mais aussi psychologique : il faut apprendre à douter, poser des questions et ne pas croire automatiquement ce que l’on voit ou entend [1].

Sources